EMDR - DSA
L'EMDR est une thérapie qui consiste à guérir les traumatismes et les événements douloureux
par des stimulations sensorielles (visuelles, tactiles ou auditives).
En quoi consiste cette méthode ? Quels risques ?
Combien de séances faire ? Qui peut pratiquer cette stimulation sensorielle ?
Signification et technique.
Définition : que signifie EMDR ?
Pour commencer, l’EMDR signifie en anglais Eye Movement Desensibilisation and Reprocessing, soit la désensibilisation et le retraitement (de l’information) par les mouvements oculaires ou tactiles ou auditifs. En effet, cette thérapie repose sur le mouvement de l’œil, un balayage rapide de droite à gauche. Alors même que la personne se reconnecte à l’événement traumatisant par la pensée et la verbalisation préalable à son thérapeute. Conçu en 1987 aux Etats-Unis par Francine Shapiro pour guérir les traumatismes psychiques (accident, attentat, agression, pression morale ou physique, viol, …), les chocs émotionnels, le deuil. L »EMDR permet également de soigner des problématiques névrotiques comme des phobies, angoisses, états dépressifs, troubles alimentaires. Ainsi, cette méthode a été importée en France en 1994, popularisée par David Servan-Schreiber dans son livre « Guérir ».
L’EMDR est-elle reconnue ?
La thérapie EMDR s’exerce dans les cabinets des psychothérapeutes, psychologues et psychiatres, des praticiens de thérapies alternatives. Avec lesquelles l’EMDR peut être combiné favorablement à d’autres pratiques énergétiques comme l’hypnose ou l’E.F.T.*. De plus, son efficacité a été vérifiée en cabinet et en milieu hospitalier. Validée par la Haute Autorité de Santé en 2007, par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en 2013, puis par l’Inserm en 2015.
Quel est le principe de la méthode de l’EMDR ?
Les mouvements oculaires de l’EMDR revêtent une importance essentielle dans la gestion neurologique de la mémoire. Ainsi, ce balayage rapide des yeux de droite à gauche a pour effet de stimuler la zone du cerveau où sont stockées les émotions et où sont retenus les souvenirs des traumatismes vécus. Enfin, le psychisme est alors dépassé par le choc traumatique, et la personne développe des troubles de stress post-traumatique (TSPT).
Les événements à l’origine de cet état de stress peuvent avoir été vécus dans un passé proche ou même dans l’enfance :
- agression, viol,
- maltraitance,
- accident,
- deuil,
- Et aussi concerner une personne proche.
D’autre part, dirigé par un praticien expérimenté, les mouvements oculaires ou tactiles vont activer le travail de cicatrisation psychique. De fait, cette guérison psychologique est rendue possible par les facultés du cerveau à transformer les informations à l’origine d’un traumatisme. Par la suite, notre cerveau va alors dissocier le souvenir traumatisant de l’émotion, afin que cette dernière n’entraîne plus de souffrance. Puis, le souvenir de l’événement reste, mais pas l’émotion négative qui y est associée. « Le cerveau a reclassé et archivé les informations et les images de l’événement ou de la pensée traumatisante. Cet archivage les met à distance du présent, ce qui a pour conséquence de faire tomber l’impact émotionnel, indique Véronique Aubin, thérapeute EMDR. En conclusion, le patient va changer de point de vue sur l’événement, prendre de la distance et se dissocier du souvenir traumatisant.
Choc émotionnel : définition, étapes, conséquences, que faire ?
L’EMDR ne rencontre généralement pas de résistance de la part du patient. Une fois qu’il est prêt à laisser ses yeux suivre le mouvement, le cerveau va commencer son travail de rangement des informations à l’endroit favorable à la guérison. De plus, cette technique n’a pas besoin d’un « lâcher-prise » pour agir.
Sans oublier, que la thérapie EMDR est envisageable à tout âge.
Indications : quand faire de l’EMDR ? Pour qui ?
« L’EMDR soigne les traumatismes psychologiques précis (récents ou anciens). Ses effets sont spectaculaires dans les registres des traumatismes psychiques, particulièrement rebelles aux différents moyens thérapeutiques, qu’ils soient d’ordre psychothérapeutiques ou médicamenteux« . Le principe de la thérapie EMDR est indiqué aux personnes ayant vécu un événement traumatisant : attentat, catastrophe naturelle, accident, agression, violences… Et dont le souvenir se traduit par divers symptômes persistants et invalidants au quotidien : peurs, phobies, cauchemars, souvenirs intrusifs, comportements d’évitement. Toutefois la thérapie n’est pas uniformément efficace selon les patients. L’EMDR peut également « être utilisée dans des cas de dépression, d’angoisse et d’anxiété par exemple » indique la thérapeute. De plus, la thérapie EMDR est envisageable à tout âge. Et peut s’adapter aux enfants, aux adolescents, aux adultes et aux personnes âgées sauf contre-indication.
Comment se déroule une séance d’EMDR ?
Pour commencer, la séance d’EMDR débute par un entretien avec le thérapeute afin de recueillir le maximum d’informations sur le mal-être ressenti et sa cause. Le patient doit voir en image son traumatisme, et d’une manière « le revivre ». Une fois la cause identifiée, les images en pensée, le thérapeute va stimuler latéralement les yeux. En demandant au patient de suivre du regard un bâtonnet, son doigt ou un simple stylo de droite à gauche et vice-versa durant plusieurs secondes ou quelques minutes.
Le nombre et la fréquence des séances prescrites varient selon les patients, leur progression et la nature des troubles.
Cette technique basée sur la stimulation sensorielle bi-alternée (droite-gauche), le thérapeute travaille en tapotant les genoux tour à tour, droit et gauche en alternance – tapping. Puis, diffuse des sons ( à l’aide d’un casque qui envoie un son alternatif d’une oreille à l’autre). Ce qui compte n’est pas réellement le mouvement des yeux mais bien la stimulation bilatérale. Cette « simple » stimulation – en apparence – permet au cerveau de « digérer » l’événement traumatisant et ses différentes composantes. Une fois la thérapie terminée, l’événement pourra être verbalisé sans plus en ressentir d’émotions négatives. Le patient est émotionnellement guéri et durablement.
Combien faire de séances d’EMDR ?
Le nombre et la fréquence des séances prescrites varient selon les patients, leur progression et la nature des troubles. Ils sont établis au cas par cas. En général, la séance dure 1 heure, à une heure et demie, parfois davantage. Cependant, la durée du traitement est évaluée par le praticien, en fonction des particularités du soin à apporter.
Après une séance d’EMDR ?
Entre deux séances d’EMDR « le patient peut éprouver des moments de gêne, indiquait Francine Shapiro. Tandis que de nouveaux souvenirs sont stimulés consciemment ou non » comme une rangée de dominos qui tombent en chaîne. « C’est ce qui arrive lorsqu’on stimule et traite un souvenir, un autre qui lui est associé peut se trouver sollicité, libérant également des images et des émotions perturbantes. Il n’y a pas moyen de prédire comment va réagir le patient« . Après la séance, le « re-traitement » de l’information émotionnelle liée aux souvenirs évoqués peut continuer de se faire par lui-même. Des rêves, d’autres souvenirs, d’autres émotions inhabituelles peuvent se manifester. C’est généralement un signe qu’un travail en profondeur est en train de s’opérer.